Dans le domaine du motocross les années 1970 sont une période facile et d’embellie. Dès lors, les places d’honneur sont nombreuses avec des pilotes comme Ake Jonsson, Adolf Weil, Hans Maisch (fils de Wilhelm), Fritz Kobele et Willy Bauer font briller les couleurs de la marque et passent tout près du titre Mondial.
Peu à peu, ces machines performantes sont appréciées par bien des pilotes hors d’Allemagne en Hollande, Grande Bretagne ou encore Belgique. Les spécialistes du sable en sont friands, de Gerrit Wolsink à Graham Noyce, la liste est impressionnante.
Chez nous aussi en France avec les pilotes Joël Queirel, Joël Corroy, Jean-Pierre Mougin, Denis et Gilles Portal, Claude Bernardini, Jacques Broutin, Serge Bacou, Daniel Péan, Daniel Terroitin, Michel Ollier, Coco Gomez, Pierrick Leblanc, Jean Birbès.
Même chose en enduro, où les titres remportés par Eino Büse, Egbert Hass, Volker Von Zitzewits, Guglielmo Andréini et bien d'autres contribuent à faire apprécier MAICO.
Le principal artisan de la réussite sportive n'est autre que l'ingénieur Günther Schier depuis son arrivée à l'usine de Pfäffingen en 1966.
La marque a réussi à s'octroyer en 1973 le titre de Champion du Monde des constructeurs 500 cm³. Mais paradoxalement aucun de ses pilotes n'a pu remporter un titre individuel. Et pourtant par 3 fois l'un deux s'est trouvé en seconde position pour le titre Mondial. On peut seulement regretter qu'à partir du milieu des années 70, le développement des machines de cross et d'enduro se soit fait au détriment des machines de tourisme. Alors que les premières s'améliorent sans cesse, les autres donnent des signes évidents de vieillesse. Notamment les MD 125, la 250 reste une exception avec son moteur 2 temps monocylindre à distributeur rotatif dont la dernière évolution est la MD250WK Cup de 1980.
1981, 8500 machines sortent des chaînes de l'usine de Pfäffingen. "La qualité du produit ", voilà le soucis de la firme MAICO, qualité et aussi efficacité, un journaliste américain écit dans Dirt-Bike : " sans vouloir porter trop de jugement, on peut à peine croire qu'il y ait une autre machine qui puisse rivaliser avec la MC 490…".
La marque est leader en Europe, à la pointe du progrès et possède des temps de réaction hyper courts car MAICO produit tout sur place. Les blocs, les cadres, les fourches, les boites, les moyeux, les freins, tout est fait à Pfäffingen ou Herrenberg. On sort alors jusqu'à 50 machines par jour !
En 1982 on salue l'arrivée des premiers monochocs sur les machines, l'Alpha Control.
En France les MAICO sont maintenant distribuées par Ferdinand Mangelsholts l'importateur historique belge qui vient d'installer la société MAICO DIFFUSION à Cergy-Pontoise. Fin 80, Hubert Soulignac s'est vu retirer l'importation à la suite de divergences économiques et quelques mois plus tard Hubert disparaît tragiquement dans un accident de la circulation.
Toutefois le bilan comptable n'est pas brillant. Les coûts de production sont trop élevés et les prix des machines non compétitifs sur le marché. Wilhelm Maich a été évincé petit à petit du directoire de MAICO et Otto qui est très malade a donné la signature à sa fille Ingrid. MAICO est une nébuleuse fortement opaque composée d'une dizaine de sociétés dont certaines basées outre Atlantique seraient en super bénéfice au détriment d'autres plus Européennes qui se portent très mal. Pour ne rien arranger la famille Maich est en total désaccord et une procédure de faillite est alors ouverte le 30 mai 1983.
Le 25 octobre 1983, les 3 fils de Wilhelm Maich, Hans, Peter et Wilhelm Jr créent la société Zweiradhandel und Produktions GmbH à Ammerbuch qui rachète une partie de l'outil de production. On débauche 200 personnes et on fait une réembauche "neuve" à 45, chaque fils est responsable d’un secteur déterminé.
En 1983 à grand peine, ils produisent seulement une centaine d'unités. Les premières MAICO de 1983 auraient étées contruites chez Hans dans son garage car entre temps tout a été vendu ! Des MAICO qui n'en sont pas puisque les jeunes Maich n'ont pas pu racheter la marque qui a été offerte au plus offrant par le liquidateur judiciaire. Mais les 490 souffrent d'un grave défaut dans leur boites à vitesses qui cassent comme du verre.
En France, la disparition de M. Mangelsholt en mai perturbe la distribution et laisse des clients désemparés. Sauf en région toulousaine ou sévit depuis 5 ans le plus gros revendeur de MAICO de l'hexagone : Jean Birbès. Et Jean fait tout pour que les pilotes ne restent pas sur le bord de la piste. Il y passe toutes ses journées et une grande partie de ses nuits. Du fond de son atelier, il tient la marque à bout de bras. Ce qui ne l'empêche pas d'être sur les terrains tous les dimanches pour bien rouler et y faire l'assistance. C'est donc tout naturellement vers lui que début septembre, Peter Maisch propose l'importation pour la France des GM STAR type MAICO. Distribution qu'il a conservée contre vents et marées jusqu'à la fin.
Moyennes en 1984, les ventes repartent en 1985 avec plus de 500 motos.
Et en 1986 on retrouve les beaux jours. Les frères Maisch embauchent Bert Von Zitzewitz, Rolf Diffenbach, Leif Nicklasson et Colin Dugmore. Ce dernier roulera en Grand Prix aux côtés de Mark Velkeneers. En France Jean-Marie Bennerotte est Champion de france en enduro catégorie Nationale. Pendant cette année, ils produisent 1500 machines mais malheureusement c'est trop. Seules 1100 sont vendues et les 400 restantes sont alors démontées et bradées mais ça ne suffit pas à combler le trou dans les caisses. Les ouvriers ne sont plus payés, les fournisseurs non plus, fin 86 MAICO replonge dans le gouffre d'une nouvelle faillite. Affligeant ! D'autant plus terrible qu'entre temps en France, Jean Birbès a enregistré 250 commandes pendant le salon de Paris. Au début du salon MAICO va bien, à la fin de la quinzaine on vient le prévenir que tout est fini. L'enfer recommence !