Mais dans les années 50, la passion de l’après guerre pour les motos tendant à s'essouffler les fabricants de deux roues se lancent sur le marché de la petite voiture. A Pfäffingen on choisit d'abord une solution intermédiaire qui consiste à construire un deux roues léger presque aussi bien protégé des intempéries qu'une automobile. C’est ainsi que naissent les scooters "MAICO-MOBIL" en 1951 et "MAICOLETTA" en 1954. Leur esthétique bien que très éloignée des canons italiens du moment ne nuit pas à la réussite commerciale de ces véhicules permettant de transporter 2 personnes avec leurs bagages.
Par la suite, continuant dans la diversification est créée en 1953 la société Maico-Werk-GmbH Pfäfingen avec comme projet principal de se lancer dans la fabrication de petites automobiles. MAICO rachète en 1955 à la société Thorndahl & Cie les droits et outils de production d'une petite voiture 2 places de la marque Champion. Ces petites automobiles sont animées par un moteur bicylindres 2 temps de 400 à 450 cm³ Heinkel de 15 à 18 CV. Elles évoluent en 4 places et en 1958 vers un cabriolet Sport dessiné par Beutler à l'esthétique cette fois ci quasi italienne. Commercialement ces voiturettes n'ont pas le succès attendu et l'affaire se solde par un cuisant échec mettant à mal les finances de l'entreprise. La situation est dramatique, pour éviter la faillite la direction est obligée de réorganiser totalement sa production. Elle abandonne scooters et voitures en recentrant tout ses efforts sur la "Blizzard", le service compétition disparaît également.
La M250B (behorde) : ce n'est finalement qu'avec cette providentielle commande de 10 000 motos tout-terrain à usage militaire passée en 1959 par l’armée allemande que MAICO sort du chaos. Dans un essai fait par les militaires, il est apparu que le prototype est très largement supérieur aux modèles concurrents. Cette machine construite sur une base de "Blizzard", possède un châssis monotube très stable et un moteur 2-temps de 250 cm³. Elle est équipée de grosses sacoches en cuir et peinte en vert OTAN. Les douanes, la police Bavaroise, la poste passent commande de machines similaires hormis bien sûr la couleur et autres petits détails.
MAICO dans le domaine du sport :
C'est que la marque s'est déjà illustrée aux ISDT (International Six Days Trial) de 1952, les MAICO tout terrain ont remporté 6 médailles d’or avec les pilotes Westphal, Haas, Ligenstein, Pohl, Danner et Auktun.
En 1954 le virage a été pris avec la M175 adaptée tout terrain. Elle est équipée d’un cadre simple berceau et d’un bras oscillant à l’arrière, ce qui pour l’époque, est à la pointe de la technique. A partir de ce modèle, l’usine s’intéressant également au motocross la modifie et la perfectionne pour la discipline. En 1955 et 1956 ces MAICO obtiennent leurs premiers succès. Fin 1956 commence une période d’évolution permanente avec la préparation pour le motocross de la M250 "Blizzard" dont la partie cycle est modifiée pour la circonstance. En 1957 Fritz Betzelbacher sur MAICO est Champion d’Europe de motocross, le titre de vice-champion va à Willy Oesterlé également sur MAICO ! A cette époque quelques 277 cm³ (des 250 réalésées) courrent en catégorie 500 cm³. La 175 est toujours produite sur laquelle l’alliage léger fait son apparition en remplacement de la fonte utilisée pour les cylindres.
Compétitives et fiables les MAICO ! La preuve est faite, ce contrat de 10 000 motos de 1959 en est la juste récompense. Les MAICO commencent à s'exporter dans tous les pays d'Europe, d'Amérique, d'Afrique (une centaine au Soudan, et aussi dans des missions évangéliques...)
A partir de 1960, la firme MAICO prend une large option dans le sport et ceci dans une grande diversité. C’est ainsi que des milliers de moteurs de kart sont exportés aux USA, des machines spéciales destinées au motoball sont envoyées en Russie, en G.P. de vitesse MAICO se forge un nom avec le modèle RS 125, et puis bien sûr dans le motocross et l’enduro.
En 1962, le Championnat du Monde de motocross remplace le Championnat d’Europe. Les dirigeants de MAICO hésitent à prendre part au débat mondial qui va fatalement occasionner des dépenses importantes. Finalement ce n'est qu'à partir de 1966 que MAICO sera dans la compétition mondiale pendant les 15 prochaines années.
C’est toujours en 1962 que les exportations s'organisent sérieusement, pour consommer au milieu des années 70 plus de 80 % de la production.
En 1964, on met un sérieux coup sur les machines de motocross avec une partie cycle parfaitement adaptée à la discipline en 250 cm³ et un nouveau moteur de 360 cm³ est maintenant fabriqué. De ces deux motos sont extrapolées l’année suivante deux modèles enduro. C’est depuis cette période que les machines étant de plus en plus compétitives les succès des MAICO se font de plus en plus marquants.